La perte de l’audition touche de nombreuses personnes, mais elle est bien souvent décelée trop tard. En effet, il n’est pas toujours facile de se rendre compte d’une diminution de ses capacités auditives. Pourtant, si vous constatez l’apparition de sifflements ou de bourdonnements, si vous avez de plus en plus de mal à entendre une conversation, si vous ressentez une gêne dans les espaces bruyants ou encore l’apparition de vertiges, il est conseillé de procéder à un test auditif.
Ce test se réalise à tout âge, car la difficulté d'écoute peut toucher toutes les générations. En effet, celle-ci peut être due au vieillissement, mais également à une exposition répétée au bruit, à l’écoute forte de la musique, à une maladie ou encore à des facteurs héréditaires. Découvrez en quoi il consiste, son interprétation et les démarches à entreprendre selon les résultats obtenus.
Le test auditif est la partie du bilan qui mesure les facultés d'audition sur tout le spectre des fréquences (de graves à aigues) et à différents niveaux d'intensité.
Vous êtes placés dans une cabine insonorisée avec un casque audio. L'audioprothésiste qui vous accompagne est en face de vous, séparé par une vitre.
Il s'agit d'un examen simple et sans douleur qui dure en moyenne 30 à 45 minutes.
Le principe du test consiste juste à faire un signe de la main quand vous entendez le son diffusé dans le casque.
Les résultats sont reportés sur un audiogramme qui permet de visualiser les baisses d'audition par fréquence et leur importance et sert de base au diagnostic.
Que mesure-t-il ?
Un test auditif est destiné à mesurer plusieurs éléments:
- L’audibilité: capacité à percevoir les sons légers émis à basses et à hautes fréquences.
- La compréhension au sein d’un cadre silencieux: il s’agit de tester la compréhension d’un interlocuteur qui s’adresse à vous dans un cadre silencieux, sans que vous le voyiez.
- La compréhension au sein d’un cadre bruyant: il s’agit de mesurer la capacité de compréhension d’une discussion et d’échanges dans un contexte bruyant.
- La tolérance au bruit qui est la définition du niveau sonore à partir duquel les bruits de fond perturbent la compréhension d’une discussion.
- L’audition directionnelle: cette mesure évalue l'aptitude à identifier la provenance et la localisation d’une source sonore.
- Le ciblage: tester la capacité à isoler un son, comme une conversation, dans un environnement bruyant afin de le comprendre.
Quelles sont les différentes étapes ?
Un test auditif est un examen médical qui se décline en 7 étapes. Les deux premières étapes sont des phases de découvertes générales du patient, de son audition et de ses besoins. Les cinq étapes suivantes consistent en des examens approfondis, notamment afin de cibler sa capacité auditive, la présence éventuelle de troubles et la source de la déficience.
- L’anamnèse constitue la première étape. Il s’agit d’un entretien préliminaire qui se déroule avant le test proprement dit. L'audiologiste pose une série de questions au sujet afin de disposer d’un aperçu global de l’audition de celui-ci, d’identifier d’éventuelles altérations et de définir les contextes dans lesquels l’écoute est de bonne qualité et ceux où celle-ci s’avère déficiente. Cet entretien lui permet également de découvrir les éventuels cas de troubles auditifs au sein de la famille du patient, ses antécédents personnels, les traitements qu’il suit (certains pouvant impacter la perception) et son contexte de vie privée et professionnelle afin de discerner de possibles facteurs aggravants. Il se devra également de cerner les besoins et les attentes du patient.
- La deuxième étape est un examen des oreilles. Le professionnel ausculte les oreilles du sujet à l’aide d’un otoscope, ceci afin de constater la présence éventuelle de lésions du conduit auditif ou du tympan.
À la suite de ces deux examens préliminaires, le test auditif peut réellement commencer. Il se déroule dans une pièce fermée et insonorisée.
- L’audiométrie tonale liminaire constitue l’étape 3 et consiste à effectuer une analyse précise de la capacité auditive du patient. Pour ce faire, celui-ci porte un casque ou des écouteurs qui lui envoient une série de sons purs.
- L’épreuve tonale est l’étape suivante. Elle sert à déterminer les seuils auditifs de l'individu. Il s’agit des sons les plus faibles que l’oreille peut entendre dans des intensités et des fréquences différentes, du plus grave ou plus aigu. Le médecin peut ainsi déceler une perte d’acuité et en comprendre la nature.
- L’impédancemétrie consiste ensuite à mesurer la capacité à percevoir des sons purs à l’aide d’un transmetteur installé derrière celle-ci, afin de déceler d’éventuels troubles de la cavité de l’oreille moyenne.
- L’audiométrie vocale sert à évaluer la discrimination auditive, c’est-à-dire la capacité de comprendre une parole prononcée. L’étude porte sur les capacités du nerf auditif qui transmet les signaux entendus par l’oreille directement au cerveau. Le spécialiste vérifie si les difficultés de compréhension de la parole peuvent se situer au niveau du cerveau.
- Enfin, la tympanométrie ou immitancemétrie a pour objet d’analyser la mobilité du tympan du patient et l’aération de son oreille moyenne. Ce test permet de constater une éventuelle perforation du tympan, une rigidité particulière ou une dysfonction tubaire.
Les résultats de ces différents tests sont présentés sous la forme d’un audiogramme. Celui-ci définit le degré de déficience auditive et préconise ou non le port d’un appareil auditif.
L'audiogramme
L'audiogramme tonal est réalisé avec un casque sur les oreilles. La personne signale le son le plus faible qu'elle peut percevoir pour différentes fréquences et pour chaque oreille.
L'examen peut être répété à l'aide d'un vibrateur pour mesurer la qualité de transmission par l'oreille moyenne (conduction osseuse).
L'audiogramme vocal consiste à demander au sujet de répéter des mots et à compter le pourcentage d'erreurs réalisées.
Ces erreurs mesurent la gêne auditive réelle. Les tests doivent être réalisés dans un endroit silencieux. Des examens complémentaires peuvent être réalisés si besoin est.
A l'issue du bilan, le médecin ORL peut prescrire le port d'appareils auditifs. Le choix et le réglage de ceux-ci se font par un audioprothésiste.
L'analyse de l'audiogramme
L’audiogramme présente les résultats des différents tests effectués. Pour l’analyser et l’interpréter, l'audiologiste se base sur les valeurs de référence d’un audiogramme normal, comme dans le cas d’une analyse sanguine. Ces résultats sont utiles pour permettre de diagnostiquer le type de déficience auditive et de surdité dont un patient est atteint.
Les résultats après le bilan auditif
L’analyse fine du résultat est réalisée par un médecin ORL. Si vous avez effectué votre test avec un audioprothésiste, celui-ci vous dirigera vers un oto-rhino-laryngologiste.
Le médecin ORL analyse les résultats du bilan du patient. Il détermine le niveau de perte auditive et il en identifie la cause. Toutefois, les origines de celle-ci peuvent être nombreuses.
Si la déficience auditive est liée à une maladie, le spécialiste préconise ensuite un traitement adapté. Si aucune pathologie n’est en cause, il conseille la mise en place d’un appareillage auditif afin d’apporter plus de confort au sujet.
En cas de perte auditive définitive, l’ORL dirigera le patient vers un audioprothésiste afin de voir si un type d’appareillage ou d'aide auditive peut apporter une solution améliorative et en définir ses réglages.
Les tests auditifs en ligne : fiabilité, avantages et limites
Il serait erroné de penser qu’une perte de l’audition est subite et qu’elle constitue la conséquence d’un âge avancé. Au contraire, elle peut toucher des personnes de tous âges et elle s’installe de manière progressive en raison de facteurs héréditaires, d’une maladie, de mauvaises habitudes ou d’une surexposition régulière et répétée au bruit dans le cadre d’une activité professionnelle ou personnelle. En conséquence, la plupart des personnes touchées ne s’en aperçoivent que tard, lorsque le trouble est bien installé et que la perte d’audition est importante.
Pour éviter cette fatalité, il est conseillé à tous de procéder à une évaluation de la capacité auditive. Pour ce faire, il n’est pas forcément nécessaire de se rendre chez un ORL ou chez un audioprothésiste. Il existe désormais des tests d’audition à réaliser en ligne, de chez soi et bien souvent gratuitement.
Ces tests simples consistent en une anamnèse, comme dans le cadre de celui effectué chez les audioprothésistes. Il suffit de répondre à certaines questions qui établiront le profil de la personne, ses antécédents, ses habitudes et son exposition aux agressions sonores. La diffusion de sons permet ensuite de réaliser un premier dépistage.
S'il n'a rien révélé, aucune démarche n’est à entreprendre. Dans le cas contraire, il est conseillé de consulter un ORL afin d’effectuer une audiométrie plus précise. Cette seconde analyse peut éliminer tout risque ou bien déceler une perte auditive et de préconiser ensuite les solutions adéquates pour y remédier.
Si ces tests permettent d’évaluer l'existence d'une pathologie de chez soi et gratuitement, ils ne constituent pas une solution à part entière. Il s’agit d’une première étape qui vous permettra de vous rassurer ou de savoir qu’il est préférable de consulter pour réaliser un véritable bilan auditif complet. Leur fiabilité est plus ou moins élevée selon les sites ; il est donc recommandé de vous tourner vers un test mis en ligne par un professionnel. Quoi qu’il en soit, cette première étape est parfois un tremplin intéressant pour encourager des personnes qui n’ont pas conscience de leur problème à consulter.
Questions fréquentes
Vous trouverez ici les questions fréquemment posées au sujet du test auditif.
À quoi sert-il ?
Un test auditif sert à détecter une baisse de l’audition. Chez la plupart des personnes, celle-ci survient de manière insidieuse et presque imperceptible. Plus vite une baisse auditive est détectée, plus il est facile de rétablir la meilleure audition possible à l’aide d’un appareil auditif. C’est la raison pour laquelle il est très important de contrôler son audition dans le cadre d'une prévention annuelle.
A partir de quel âge dois-je faire contrôler mon audition ?
En général, une baisse d'audition apparaît naturellement à partir de l’âge de 50 ans, c'est donc à partir de cet âge qu'il faut avoir le réflexe du dépistage auditif. Bien sûr, si vous ressentez les signes de problèmes auditifs avant cet âge, n'attendez pas.
À quelle fréquence faut-il l'effectuer ?
Nous recommandons de le faire chaque année. Sa répétition régulière permet de mesurer l'évolution de votre audition et de dépister facilement l'apparition d'un problème.
Où puis-je le réaliser?
Il est possible d’effectuer un test auditif dans un centre d'audition ou chez un ORL de votre choix, il en existe des centaines en France. Ce dépistage est gratuit dans chacun de ces centres.
Est-il payant?
Il est gratuit. Il fait partie de l'action de prévention des troubles auditifs et de sensibilisation du grand public aux problématiques liées à la baisse d'audition. plusieures initiatives comme les Journées nationales de l'audition vont dans ce sens.