Pourquoi réaliser une audiométrie?

test auditif

Plus de 6 millions de personnes, soit un français sur 10, souffrent d’une perte de l’audition. 2 séniors de plus de 65 ans sur 3 sont atteints mais elle peut survenir à tout âge, après un accident, une infection ou un abus de musique forte. Désormais, être malentendant n’est plus une fatalité et des dispositifs à la pointe de la technologie sont à votre disposition.

Les assistants d’écoute sont des amplificateurs moins chers que les aides auditives, mais elles ne font qu’augmenter le volume sonore ambiant. Une prothèse auditive réelle est réglée sur-mesure uniquement sur les fréquences pour lesquelles vous avez perdu de l’acuité. Traiter les problèmes d’audition par une seule amplification peut s’avérer contre productif puisqu’un volume sonore important sur une longue durée peut altérer des canaux qui ne l’étaient pas et générer des acouphènes, par exemple.

Une audiométrie réalisée par un professionnel audioprothésiste est la seule méthode pour déterminer les fréquences qui ne sont plus perçues. C’est pourquoi avant toute autre démarche, il faut réaliser un bilan auditif qui déterminera le type d’équipement dont vous avez besoin avec un réglage très fin.

Le confort d’écoute procuré par les nouvelles aides auditives est incomparable car le système électronique permet de distinguer une voix dans un milieu bruyant (typiquement, le brouhaha d’un restaurant) et de la mettre en avant en atténuant le bruit ambiant. De même, le micro directionnel et ses capteurs s’orientent automatiquement vers la source vocale pour la privilégier, ce qui évite de tourner la tête. Les algorithmes de traitement du son qui sont intégrées aux appareils (leur logiciel) sont en mesure de différencier la parole, la musique et des bruits blancs (comme le moteur d’une voiture) et de gérer intelligemment jusqu’à 7 ambiances sonore pour un confort optimal.

Déroulement du bilan auditif

Le bilan auditif complet, entièrement gratuit, dure une demi-heure à trois quart d'heure. Il est réalisé par des audioprothésistes dans des centres spécialisés. Il n'est aucunement douloureux ou gênant.

Il est constitué d'un entretien avec vous, d'un test auditif, éventuellement d'un test complémentaire de compréhension orale si une baisse auditive est constatée, et d'une explication des analyses, suivie de conseils personnalisés. Il peut aussi mettre en évidence d'autres défaillances, comme les acouphènes, la presbyacousie ou l’hyperacousie.

En voici les principales étapes:

  • Les spécialistes vous interrogent d'abord sur votre perception sonore dans les différentes situations du quotiden.
  • Ils mesurent avec précision la qualité de votre audition, en testant votre perception de chaque fréquence, c'est l'audiométrie tonale.
  • Ils testent spécifiquement votre compréhension de la parole, souvent le premier révélateur de la baisse de perception (mesure d'intelligibilité)
  • Ils réalisent un examen clinique des conduits auditifs externes et des tympans.
  • ils vous expliquent les résultats de ces exercices et ce qu’ils impliquent concrètement pour votre qualité de vie et votre santé, à court terme et dans le futur.
  • Enfin, ils vous conseillent sur la nécessité ou non de vous soigner, et sur l’échéance à laquelle vous devrez réagir.

Le test auditif

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Si vous constatez l’apparition de signes tels que sifflements ou bourdonnements, difficulté à entendre une conversation, si vous ressentez une gêne dans les espaces bruyants ou encore l’apparition de vertiges, il est conseillé de procéder à un test auditif dans un centre équipé à cet effet.

Ce test médical se réalise à tout âge, car la difficulté d'écoute peut toucher toutes les générations. En effet, celle-ci peut être due au vieillissement, mais également à une exposition répétée au vacarme, à l’écoute forte de la musique, à une maladie ou encore à des facteurs héréditaires.

Le test auditif est la partie du bilan qui mesure les facultés d'audition sur tout le spectre des fréquences (de graves à aigues) et à différents niveaux d'intensité.

Vous êtes placés dans une cabine insonorisée avec un casque audio. L'audioprothésiste qui vous accompagne est en face de vous, séparé par une vitre.

Il s'agit d'un examen simple et sans douleur qui dure en moyenne 30 à 45 minutes.

Le principe du test consiste juste à faire un signe de la main quand vous entendez le son diffusé dans le casque.

Les résultats sont reportés sur un audiogramme qui permet de visualiser les baisses d'audition par fréquence et leur importance et sert de base au diagnostic et au dépistage d'une éventuelle surdité partielle.

Que mesure-t-il ?

Un test auditif est destiné à mesurer plusieurs éléments:

  • L’audibilité: capacité à percevoir les sons légers émis à basses et à hautes fréquences.
  • La compréhension au sein d’un cadre silencieux: il s’agit de tester la compréhension d’un interlocuteur qui s’adresse à vous dans un cadre silencieux, sans que vous le voyiez.
  • La compréhension au sein d’un cadre bruyant: il s’agit de mesurer la capacité de compréhension d’une discussion et d’échanges dans un contexte bruyant.
  • La tolérance au bruit qui est la définition du niveau sonore à partir duquel les bruits de fond perturbent la compréhension d’une discussion.
  • L’audition directionnelle: cette mesure évalue l'aptitude à identifier la provenance et la localisation d’une source sonore.
  • Le ciblage: tester la capacité à isoler un son, comme une conversation, dans un environnement bruyant afin de le comprendre.
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Quelles sont les différentes étapes ?

Un test auditif est un examen médical qui se décline en 7 étapes. Les deux premières étapes sont des phases de découvertes générales du patient, de son audition et de ses besoins. Les cinq étapes suivantes consistent en des examens approfondis, notamment afin de cibler sa capacité auditive, la présence éventuelle de troubles et la source de la déficience.

  1. L’anamnèse constitue la première étape. Il s’agit d’un entretien préliminaire qui se déroule avant le test proprement dit. L'audiologiste pose une série de questions au sujet afin de disposer d’un aperçu global de son audition, d’identifier d’éventuelles altérations et de définir les contextes dans lesquels l’écoute est de bonne qualité et ceux où elle s’avère déficiente. Cet entretien lui permet également de découvrir les éventuels cas de troubles auditifs héréditaires, ses antécédents personnels, les traitements qu’il suit (certains pouvant impacter la perception) et son contexte de vie privée et professionnelle afin de discerner de possibles facteurs aggravants.

  2. La deuxième étape est un examen des oreilles. Le professionnel ausculte les oreilles du sujet à l’aide d’un otoscope, ceci afin de constater la présence éventuelle de lésions du conduit auditif ou du tympan.

    À la suite de ces deux examens préliminaires, le test auditif peut réellement commencer. Il se déroule dans une pièce fermée et insonorisée.

  3. L’audiométrie tonale liminaire constitue l’étape 3 et consiste à effectuer une analyse précise de la capacité auditive. Pour ce faire, celui-ci porte un casque ou des écouteurs qui lui envoient une série de sons purs.

  4. L’épreuve tonale sert à déterminer les seuils auditifs de l'individu. Il s’agit des émissions les plus faibles que l’oreille peut entendre dans des intensités différentes, du plus grave ou plus aigu. Le médecin peut ainsi déceler une perte d’acuité et en comprendre la nature.

  5. L’impédancemétrie consiste ensuite à mesurer la capacité à percevoir des sons purs à l’aide d’un transmetteur afin de déceler d’éventuels problèmes au niveau de la cavité de l’oreille moyenne.

  6. L’audiométrie vocale sert à évaluer la discrimination auditive, c’est-à-dire la capacité de comprendre une parole prononcée. L’étude porte sur les capacités du nerf auditif qui transmet les signaux entendus par l’oreille directement au cerveau. Le spécialiste vérifie si les difficultés de compréhension de la parole peuvent se situer au niveau du cerveau.

  7. Enfin, la tympanométrie ou immitancemétrie a pour objet d’analyser la mobilité du tympan et l’aération de son oreille moyenne. Ce test permet de constater une éventuelle perforation du tympan, une rigidité particulière ou une dysfonction tubaire.

Les performances de ces différents tests sont présentés sous la forme d’un audiogramme. Celui-ci définit le degré de déficience et préconise ou non le port d’un appareil auditif.

L'audiogramme

audiogramme

L'audiogramme tonal est réalisé avec un casque sur les oreilles. La personne signale le son le plus faible qu'elle peut percevoir pour différentes fréquences et pour chaque oreille.

L'examen peut être répété à l'aide d'un vibrateur pour mesurer la qualité de transmission par l'oreille moyenne (conduction osseuse).

L'audiogramme vocal consiste à demander au sujet de répéter des mots et à compter le pourcentage d'erreurs réalisées.

Ces erreurs mesurent la gêne réelle. Les tests doivent être réalisés dans un endroit silencieux. Des examens complémentaires peuvent être réalisés si besoin est.

A l'issue du bilan, le médecin ORL peut prescrire le port d'appareils auditifs. Le choix et le réglage de ceux-ci se font par un audioprothésiste.

L'analyse de l'audiogramme

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L’audiogramme présente les résultats des différents tests effectués. Pour l’analyser et l’interpréter, l'audiologiste se base sur les valeurs de référence d’un audiogramme normal. Ces scores sont utiles pour permettre de diagnostiquer le type de déficience auditive et de surdité dont un patient est atteint.

L'analyse après le bilan auditif

L’analyse fine du résultat est réalisée par un médecin ORL. Si vous avez effectué votre test avec un audioprothésiste ou dans un centre de dépistage, celui-ci vous dirigera vers un oto-rhino-laryngologiste.

Le médecin ORL analyse les résultats du bilan, détermine le niveau de déperdition et en identifie la cause. Toutefois, les origines de celle-ci peuvent être nombreuses.

Si la déficience est liée à une maladie, le spécialiste préconise ensuite un traitement adapté. Si aucune pathologie n’est en cause, il conseille la mise en place d’un appareillage auditif afin d’apporter plus de confort au sujet.

En cas de dégradation définitive, l’ORL dirigera le patient vers un audioprothésiste afin de voir si un type d’appareillage peut apporter une solution améliorative et en définir ses réglages.

Les tests auditifs en ligne : fiabilité, avantages et limites

Pour procéder à une évaluation, il n’est pas forcément nécessaire de se rendre chez un ORL ou chez un audioprothésiste. Il existe désormais des tests d’audition à réaliser en ligne.

Ces tests simples consistent en une anamnèse, comme dans le cadre de celui effectué chez les audioprothésistes. Il suffit de répondre à certaines questions qui établiront le profil de la personne, ses antécédents, ses habitudes et son exposition aux agressions sonores.

S'il n'a rien révélé, aucune démarche n’est à entreprendre. Dans le cas contraire, il est conseillé de consulter un ORL afin d’effectuer une audiométrie plus précise. Cette seconde analyse peut éliminer tout risque ou bien déceler une anomalie et préconiser ensuite les solutions adéquates pour y remédier.

Si ces auto-évaluations permettent de détecter l'existence d'une pathologie, ils ne constituent pas une solution à part entière. Il s’agit d’une première étape qui vous permettra de vous rassurer ou de savoir qu’il est préférable de consulter dans un des nombreux centres spécialisés pour réaliser un véritable bilan auditif complet.

Leur fiabilité est plus ou moins élevée selon les sites ; il est donc recommandé de vous tourner vers un test mis en ligne par un professionnel. Quoi qu’il en soit, cette première étape est parfois un tremplin intéressant pour encourager des personnes qui n’ont pas conscience de leur problème à consulter.

Pourquoi réagir vite?

Il est primordial de réagir dès le moindre doute sur la qualité de son audition. Or, nous sommes encore très nombreux à ne pas en avoir le réflexe, ignorant les risques possibles de la perte d'audition et ses conséquences multiples.

Voici 5 raisons pour réagir rapidement quand une gêne est détectée:

  1. Etre peu gêné ne veut pas dire que ce n’est pas important, mais plutôt que la baisse d’audition ne fait que démarrer. L'audition se dégrade petit à petit, la gêne engendrée par la baisse d'audition est donc très limitée au départ, et s'accroît progressivement.

  2. Une fois enclenchée, la baisse d’audition ne s’arrête pas d’elle-même. Il s'agit d'un phénomène irrémédiable qui va se développer progressivement jusqu’à devenir handicapant s’il n’est pas pris en charge à temps de manière appropriée : c'est donc un sujet à prendre au sérieux.

  3. Seule une prise en charge rapide permet de garantir une compensation optimale de la baisse de son audition. Une réaction précoce permet de limiter votre perte auditive et donc le besoin de correction future. Elle évite à votre cerveau de s’habituer à ne plus entendre certaines modulations et préserve les facultés cérébrales qui vous permettent de les différencier et de les interpréter pour bien comprendre.

  4. La baisse d'audition risque de vous couper progressivement des autres. Elle remet tout d’abord en cause la bonne compréhension de la parole, et représente progressivement un obstacle dans votre rapport aux autres. Ainsi, 71% des malentendants se sentent isolés et mal à l’aise en société.

  5. La surdité progressive peut avoir de lourdes conséquences sur votre activité cérébrale et votre santé. Certaines tonalités n'étant plus transmises au cerveau, il est ainsi moins stimulé et c’est toute l’activité cérébrale qui s’en trouve ralentie. Les troubles auditifs ont donc tendance à favoriser la diminution de l’activité et par conséquent des capacités cérébrales et le développement de maladies comme Alzheimer.

Les dangers pour le cerveau

Ce dernier point est peut être le plus important, en effet, le fonctionnement du cerveau peut être affecté à cause d'un manque de sollicitation sensoriel. « Laisser traîner » une perte auditive affecte clairement la fonction cognitive.

Il a été prouvé également que l’utilisation de prothèses permettait d’obtenir des améliorations chez les personnes ayant eu ce déclin cognitif à la suite d’une déficience non traitée.

Une étude menée par l’université de Pennsylvanie, dont les conclusions ont été publiées en août 2011, montre qu’un déclin de la capacité auditive peut accélérer atrophie de la matière grise dans le cortex auditif.

L’étude a révélé que les personnes ayant une perte auditive ont en parallèle une diminution de l'activité cérébrale à l’écoute de phrases complexes (mesures effectuées par IRM).

La déficience auditive entraîne donc un cercle vicieux au niveau des processus neuronaux soutenant à la fois la perception et la cognition. Et comme la perception diminue avec l’âge, il est important de voir les appareils auditifs non seulement comme un moyen d’améliorer le confort et la sociabilité, mais également de préserver le cerveau.